mardi 18 décembre 2012

Interrogatoire musclé (ou pas)


Arrivés au Laos nous décidons de partir marcher 4/5 jours dans le Nord du Laos pas très loin de la frontière avec la birmanie, la chine et la thaïlande. Région montagneuse et plus isolée.

Le programme semble parfait :
-         -  aller marcher dans un parc national fait de jungle (donc normalement pas trop moche ;-),
-         -  rester sur une route en terre qui traverse le parc (ce qui nous permettra de ne pas avoir à chercher notre chemin et de ne pas croiser les serpents de trop près)
-         -  et effectuer nos stops (repas et nuitées) dans des villages disposés tous les 10 à 20 kms.

Nous vérifions avec les agences locales et l’office de tourisme que cela passe bien (i.e. que la route existe bien – parfois les rares cartes disponibles surévaluent un peu la densité du réseau routier dans cette région du monde) et que les villages seront bien au rdv (pour nous y permettre de planter la tente et se réapprovisionner en eau et nourriture).

Ces même agences nous proposent de nous organiser le trip (hors de prix sans pouvoir nous expliquer ce qui coute si cher) et dont l’utilité du guide parait bien limité (« il ne connait pas la route mais par contre il parle laotien »), nous refusons gentiment et partons seuls prendre notre bus.

Après 4h de bus chaotique au milieu des plantations de bananiers, nous arrivons au point de départ de notre trek et nous renseignons sur la route à prendre. Nous marchons 4h en croisant moulte scooters dont les 2 ou 3 passagers s’exclament « Sabadi » (bonjour) en souriant de leur pleines dents (lorsqu’ils en ont) et arrivons finalement au premier village avant la tombée de la nuit.

Va-t-on nous accorder la possibilité de planter notre tente et trouvera-t-on une bonne âme pour nous préparer moyennant pécule à manger ?

Les premiers habitants rencontrés sont surpris de nous voir arriver jusqu’ici et acceptent pour autant très gentiment que nous plantions la tente près de chez eux (« non non rien à payer pour la tente et pour manger il faut aller là bas » du moins c’est ce que l’on croit comprendre de notre discussion avec notre très très faible vocabulaire de laotien et le langage des gestes).

L’installation de notre campement est l’attraction du soir (15 personnes qui vous observent gonfler un matelas en se marrant, ça met la pression). Mickaël entame une partie de tennis ballon avec quelques jeunes et Célia essaye avec peine de ne pas faire pleurer les petits, qui n’osent pas s’approcher à moins de 20m.

Et là c’est le drame !
Une espèce de petit chefillon (un petit chef) arrive avec une attitude condescendante suivi d’un homme en uniforme. On essaye tant bien que mal de se comprendre, de leur expliquer notre trajet, de montrer nos passeports, de répondre à leurs questions en laotien… Il semblerait tout de même que quelque chose ne convienne pas et ils nous demandent de les suivre jusqu’au centre du village. On démonte tout notre campement devant les même 15 personnes (pas très agréable J). S’en suit un moment mythique où un autre homme nous accueille très cordialement avec la gentillesse et l’hospitalité laotienne mais nous fait installer par la même occasion 2 chaises en face de son bureau et nous éclaire à la lampe torche dans une pièce lugubre – interrogatoire improbable.

Nous aurons finalement un de leurs chefs au téléphone avec qui nous pourrons parler anglais. Ce dernier nous expliquera en s’excusant toutes les 10 minutes que la route ne peut pas être prise à pied seul par les touristes. Par contre avec un guide c’est possible, ou alors en scooter sans guide sans s’arrêter dans les villages, pour des raisons de sécurité,  par ce que les villageois peuvent être dangereux et que les distances entre village sont grandes et que ça pourrait être dangereux…
D’après notre expérience de la population et les explications confuses du chef, on comprend surtout (peut être à tord) que marcher sans passer par la caisse – heu pardon case – agence n’est pas possible. On comprend mieux pourquoi dans le prix proposé par les agences il y avait une ligne ‘Police’. Etant donné que certains touristes viennent ici pour visiter à la course les « tribus montagnardes » ou « minorités ethniques » (déjà limite à nos yeux en soi) le gouvernement, la police et les agences des principales villes régissent le trekking et se gavent sur le dos des villageois (pour un forfait journalier d’environ 30 euros, seul 2 ou 3 iront aux habitants pour le logement et la nourriture, à quoi servent les 27 euros restants ?). Difficile donc (à part de sortir des routes et de traverser la jungle) de marcher dans la région sans abreuver l’organisation.

Finalement on sera hébergé pour la nuit par un des soi disant dangereux villageois puis quelques minutes plus tard un autre dangereux villageois nous apportera du riz-poisson pour deux.

En conclusion, 2 belles journées de randonnée ou nous avons effectué un petit aller retour pour passer la nuit dans un beau village de montagne, même si l’aventure à un petit goût amer.









4 commentaires:

cécé a dit…

tiens, pas de photos du démontage de tente...

Anonyme a dit…

au "Laos" on peut se faire avoir jusqu'à l'os !!

famous

Anonyme a dit…

tu noteras cécé qu'on n'a pas de photo du tennis ballon non plus...
JP

Anonyme a dit…

C'est bien Micka, le tennis ballon c'est plus sûr pour toi...
L

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