Ce matin nous quittons la ville de Och et le Kirghizstan pour
rejoindre l’Ouzbékistan. Bien que les transports ne coutent pas très cher, nous
décidons de prendre les bus locaux pour rejoindre la frontière car nous avons
tout notre temps. Après avoir tourné 40 minutes en ville avec tous nos sacs à
la recherche des bus 107 et 113 nous décidons finalement de prendre un
taxi : « au diable l’avarice ! ».
Quelques kilomètres plus tard nous arrivons devant la frontière. Une première queue de plus de 60 personnes nous attend…sans que ce soit spécifié nulle part, les femmes (toutes voilées sauf Célia) attendent d’un coté et les hommes de l’autre (à 1 m d’écart)… Bon bah c’est partie on s’installe sagement dans la file et bien entendu nous (les « franssussman ») faisons rapidement l’attraction des locaux mais la discussion est vite limitée par notre non maitrise du russe/ ouzbek/kirghiz. Au bout d’une heure une autre touriste arrive (nous ne citerons pas la nationalité pour ne pas lancer de polémique mais ca sentait un peu le riz quand même ;-) et demande au militaire de passer rapidement. Ni une ni deux il fait ressortir tout le monde de la file en gueulant comme un putois, et en poussant les mamies et papis au passage, nous montre du doigt, montre du doigt la touriste et nous dit de passer devant. Heureusement que nous étions presque arrivé et que nous faisions la queue depuis plus d’1h avec tout le monde sinon le sentiment d’injustice vis-à-vis des locaux aurait été dur à supporter. Néanmoins ce n’est pas avec le « gentil » militaire ouzbek que nous avions envie de lancer le débat.
Bref la première queue passée on se dit que c’est bon… et non on arrive sur une seconde, on montre les visas, on arrive sur une troisième où on remontre le passeport, et finalement on arrive sur une quatrième où il faut remplir la déclaration de douane et passer ses bagages au détecteur pour rentrer en Ouzbékistan. Parfait on peut y aller… ah en fait non il nous en reste une dernière juste pour ne pas sortir en troupeau… les femmes d’un coté et les hommes de l’autre. Célia discute avec une jeune femme qui parle quelques mots d’anglais et qui pour l’aider dans la suite du voyage veut lui offrir sa carte SIM (apparemment il est impossible d’acheter une carte SIM en Ouzbékistan sans un passeport ouzbek) malheureusement le téléphone est bloqué mais elle reste agréablement surprise par tant de sympathie… A un moment un enfant arrive de nulle part en pleurant. Un homme le soulève pour le montrer à la foule et nous croyons comprendre qu’il a perdu ses parents, tout le monde rigole car Mika dit qu’il est pas à nous mais le pauvre petit reste seul à pleurer… Nous en verrons comme ça 3 ou 4… bizarre ! Bref nous sommes toujours dans cette satanée queue quand la touriste réapparait tout gentiment pour dire à Mickael « j’ai demandé au garde on peut sortir d’abord ». Réponse de l’intéressé « j’crois pas non…on ne va définitivement pas leur passer devant, tu sais on n’est pas meilleur qu’eux ! »… geste manifestement apprécié par les ouzbek car ils ont repris avec entrain le fil de discussions avec nous…toujours aussi stérile ;-)
Au bout de 3h nous passons enfin la frontière et nous rejoignons Margilan pour visiter une usine de soie ou les tapis et les foulards sont encore en partie fait à la main : impressionnant ! A 17h nous en ressortons avec comme objectif de trouver un endroit ou dormir avec rien d’indiquer dans le Lonely. On demande dans la rue un hôtel mais apparemment ils n’y a que des hôtels pour locaux qui n’ont pas le droit d’accepter des touristes, ou des hôtels de luxe… un marchand nous alpague alors en ouzbek et nous demande apparemment d’attendre, il hurle quelque chose au balcon de l’immeuble voisin, un étudiant de 17 ans nous rejoint et miracle il parle anglais !! De fil en aiguille le directeur de son école nous propose de venir dormir chez lui-même si c’est interdit. Nous serons donc accueillis comme des rois dans une famille charmante avec 3 enfants. Hospitalité rare où l’on s’est fait offrir un diner, le coucher, le petit déjeuner et des vivres pour le lendemain (2kg de raisin et 2 gros pains… ça nous a rappelé quelques weekends familiaux ;-) En vrac nous avons donc au court de cette soirée improbable: joué avec la petite de 11 ans, montré des photos de nos familles et épluché leurs albums photos, été invité à un mariage, été embrassés avec effusion par la grand-mère (à la libanaise), fait une séance photo pour les souvenirs, etc.
Aurions-nous fait tout cela au nom de l’hospitalité pour des complets étrangers sans accepter un centime en retour ? Pas sur…ce moment restera donc en tout cas une belle leçon et un vrai échange humain…
Demain nous mettons le cap sur la capitale…
3 commentaires:
Génial de vous lire !!!
et c'est vrai, quelle belle leçon
Bisous
Dany
et si! moi aussi j'offre un poulet tous les dimanches sans rien espérer en retour!
j'ai l'impression qu'après ce séjour, notre Mika reviendra encore plus bobo qu'avant
Inestimable le séjour chez les locaux... Et cette générosité...
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