vendredi 4 janvier 2013

Trek au Nord du Laos


Une fois n’est pas coutume, nous avons rendez-vous au Nord du Laos avec un italien de Vérone rencontré il y a quelques mois au Malawi.

Pour arriver à notre point de rendez- vous il nous faudra effectuer 2 jours de barque sur le Nam Ou, un affluent du Mekong. 2 jours à entendre à 1 mètre de nous le moteur du bateau ronronner (ou plutôt rugir) pour remonter le courant, à essayer de trouver une position confortable sur notre petite planche de bois, à bouquiner et à admirer le paysage et la vie au bord de ce fleuve (les enfants qui se baignent, les pêcheurs debout sur leur barque de fortune,  les femmes qui attendent un bateau pour aller vendre ou acheter de quoi manger en ville, etc.)...ça change du bus et nous n’avons pas été malade...



Bref au bout des 2 jours nous arrivons à bon port avec le bourdonnement du moteur qui mettra quelques heures à disparaitre de nos oreilles. Nous retrouvons Fédérico, qui a pris soin de mettre dans ses bagages des spaghettis, du pesto et du vin italien…il est désolé d’avoir oublié le parmesan, mais nous sommes aux anges et un peu surpris qu’il se soit souvenu de nos envies de l’époque ;-) Nous gardons ce repas pour le nouvel an que l’on fêtera surement ensemble (si l’on arrive à trouver un moyen de faire cuire les pates). En effet nous partons demain pour 5 jours de trek dans le Nord du Laos où les nuits se font dans des villages d’ethnies minoritaires du coin. Nous ne savons pas trop si cela va nous plaire et si nous serons à l’aise car l’idée nous dérange un peu, mais comme Federico a déjà booké le trek nous ne posons pas trop de question…Et puis le visionnage de « rendez-vous en terre inconnue » au Vietnam chez les lolos noirs avec Frédéric Michalak il y a quelques semaines nous motive aussi un peu (on vous le conseille d’ailleurs vivement si vous ne l’avez pas déjà vu il est complet sur youtube;-)

Nous rencontrons nos deux autres compagnons de voyage pour les prochains jours et notre groupe qui ne parait pas du tout homogène au premier abord nous réserve de bons moments et de bonnes surprises…c’est d’ailleurs tous ensembles que l’on ira diner du sticky rice (que nous mangerons d’ailleurs au petit déjeuner comme au diner pendant tout le trek) pour aller fêter l’anniversaire de Mickael:
  • -          Federico, italien, prof de sport de 63 ans, qui marche plus vite que l’éclair et qui ne tient pas  en place plus de 30 secondes, revient pour la 3eme fois au Laos pour aller voir les femmes des ethnies minoritaires qu’il trouve si belles (et il n’a pas tord)
  • -          Claudia, allemande de 43 ans qui a lâchée son boulot et son homme depuis quelques années pour prendre du temps pour elle et voyager jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus ou ne veuille plus, d’une douceur incroyable et avec un rire communicatif qu’elle utilise toutes les 5 minutes
  • -          Gary, anglais de 52 ans qui a déjà parcouru un nombre incroyable de pays, avec sa petite bedaine et son humour très british, et qui vous déconcerte quand il se met à imiter des enfants qui dansent le break dance
  • -          Et nous …


Le trek se passe à merveille, nous passons dans des sentiers au milieu de la jungle, sommes immergés dans une nature verdoyante et nous réveillons quasi tous les matins au dessus d’une mer de nuage qui rend les villages un peu enchantés…où en plein milieu de la brume !





SI l’arrivée au village reste délicate (tout le monde se regarde un peu en chien de faillance), tout le monde semble se détendre au fil des heures… les villageois ne semblent d’ailleurs pas mécontents de voir débarquer des touristes car ils sont synonymes de revenu complémentaire (nuit, repas, vente de handicraft, etc.). Nos deux quinquagénaires mitraillent de photos ces visages magnifiques… nous avons du mal avec cela, surtout que l’on sent qu’elles ne sont pas toujours partantes, mais prévoyons néanmoins de leur récupérer ces même photos, est ce mieux ?

Village des Akha pixo - nuit :
La nuit ressemblent à une nuit en pleine bassecours (toute sorte d’animaux vivent à leur gré au milieu du village) et il est difficile de trouver un peu d’intimité pour se débarbouiller au puits du village. Les enfants crient de toute leur force « bye bye » toutes les 3 secondes ou alors « ok ok » dans l’espoir de voir en retour nos mains leur faire coucou…Les femmes sont magnifiques et de manière un peu surprenante de nombreux hommes portent leurs enfants sur le dos et passe la journée à les câliner…







Village des Akha Mouchi – midi le 31 décembre:
C’est aussi le nouvel an pour eux alors nous avons la chance de croiser tous les enfants en tenu traditionnelle. Comme à chaque repas nous avons droit à de nombreuses tournées de « lao lao » alcool de riz local (aussi bon que la vodka ouzbek à 50 centimes la bouteille) et nos hôtes, un peu éméchés se lancent dans un karaoké endiablé…autant vos dire que l’on ne trainera pas ;-)




Village des Akha Epa – soir le 31 décembre :
Ce soir c’est le nouvel an ! Et pour nous rappeler un peu la France nous sommes en plein dans la brume, il pleut et il fait froid…
Nous arrivons dans un village reculé où il n’y a ni eau ni électricité. Nous venons nous réchauffer auprès du feu qui enfume toute la maison (aucune aération n’est prévue mais c’est sans doute mieux ainsi pour les moustiques), Célia avec les femmes et Mickael avec les hommes. Les femmes de ce village portent une tenue qui laisse apparaitre généreusement leur poitrine et Célia se sent un peu décontenancée quand les 3 femmes autour d’elles se mettent à secouer leurs seins dans sa direction en lui demandant quelque chose… elle finira par se dire (peut être complètement à tord) qu’elles voulaient savoir si elle avait des enfants…
Arrive le repas…certes nous mangerons le fameux riz collant mais nous avons aussi des choses à leur faire découvrir. Sous leurs yeux curieux Fédérico préparera des pates au pesto aldente, puis leur fera découvrir des dattes et des figues séchées pour finir par des ferrero rocher… Tout le monde rigole en analysant très finement à la lampe torche ces mets inconnus…et ce sera le chocolat qui remportera les faveurs du public. Un réveillon unique !
Nous allons nous coucher sur notre planche de bois dans notre maison en bambou… il n’est que 15h en France mais nous pensons à vous : BONNE ANNEE A TOUS !





Village des Akha Loma : déjeuner et diner du 1er janvier
Toujours ces femmes si belles, qui essayent de faire acheter à Célia des bouts de leurs habits traditionnels...elle fera fureur le reste de la journée avec ses boucles d’oreilles à pompons fluos. Pas sur que ce soit la mode sur Paris !
Et le soir nous avons le droit à un poulet décapité et plumé devant nos yeux…nous avons ainsi pu constater qu’ils mettent tout à cuire, des pates aux intestins…



Partir marcher 5 jours dans une partie un peu plus reculée du Laos nous a fait bien plaisir. Les retrouvailles avec nos vieux amours (trek, effort, traversée de rivières, nuit sommaire chez l’habitant, conditions spartiates, …) nous ont fait le plus grand bien.
Malheureusement, nous avons été une fois de plus déçu par l’agence de trekking et le guide. Ce dernier ne parlait pas la langue des tribus rencontrées (au contraire certains d’entres eux parlaient lao), ne nous a rien appris de nouveau sur leurs us et coutumes et ne semblait pas porter un grand intérêt à leur mode de vie. Pire, avec son téléphone portable dernière génération, ses habits de marque, ses écouteurs en permanence branchés sur les oreilles … il semblait davantage donner aux jeunes des villages, un idéal accessible, en leur montrant avec dédain ce qu’un nouveau laotien pouvait et devait être… Peut être sommes nous, tout simplement encore mal tombé.
Peu importe la compétence du guide, sa présence seule conduit à réduire ou fausser les interactions.  Le guide qui conduit les touristes que nous sommes, directement à l’hôte d’un soir et assure pour eux les besoins fondamentaux a pour effet de réduire à presque néant l’échange spontané. Même les villageois les plus aventureux qui d’habitude aiment à venir vers nous, se sont auto restreint ces 5 jours, de peur de gêner les familles désignés comme hôtes.
Il n’en reste pas moins que, de loin, les ethnies que nous avons croisé ici, sont les plus belles (habits colorés, ornements, bijoux, coiffures recherchées, …) de toutes les populations encore authentiques que nous ayons eu l’occasion de voir durant notre périple.



1 commentaire:

Nadou a dit…

Comment vous kiffez la life... Après plus de 6 mois de balades, vous (nous) en prenez toujours plein les yeux, l'esprit et le coeur... Pour 2013, je ne peux que vous souhaiter de poursuivre d'aussi belles aventures! C'est aussi l'année de votre retour parmi nous, préparez-vous, ça risque d'être rude ;o) Bises à vous!!

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