lundi 16 juillet 2012

DE L’ART DE NEGOCIER

Ici, en ces quelques lignes est résumée, sous forme de manuel, l’expérience acquise lors de la négociation de nombreux achats de cadeaux en tout genre et autres souvenirs inutiles : modeste manuel de l’acheteur averti.

La pré-négociation

Conseil n°1 : Si tu veux trouver un bon prix trouve d’abord une bonne boutique !
Les boutiques à pigeons sont généralement assez reconnaissables (endroit bien situé, stock varié et important, nombreux vendeurs, réponses confuses voire antinomiques de ces derniers, présence d’américains ou de japonais, …). La technique consistant à comparer le prix d’une pièce quasiment identique dans différentes boutiques permet généralement de faire un tri efficace et donc de déterminer le lieu de la bataille. Attention, même si vous choisissez le champ de bataille, soyez conscient que votre adversaire (le vendeur) joue toujours à domicile

Conseil n°2 : Grouper vos achats
Négocier prend du temps (pour un achat relativement conséquent une bonne négociation ne dure pas moins de 40 minutes) et vous n’avez pas que ça à faire. Et puis bien sur la quantité achetée est un élément de négociation qui doit faire descendre le prix

Conseil n°3 : Ayez une porte de sortie (ou du moins montrer que vous en avez une)
N’acheter pas à la dernière minute (l’adversaire saura que vous ne souhaitez pas repartir bredouille), prenez une position stratégique dans le magasin qui vous permet de déambuler tranquillement « les aller/retour je vais partir, ah non en fait je reviens, … » déstabiliseront votre adversaire. Dites que vous restez encore 2 semaines dans le coin et que vous avez prévu d’aller dans autres endroits très touristiques ou il y aura forcement d’autres boutiques


Phase II : La négociation

Conseil n° 4 : Donnez-vous un prix maximum que vous n’accepterez jamais de dépasser sous aucun prétexte
On a bien dit sous aucun prétexte, même si la mère du vendeur est en fait aveugle et unijambiste et que les articles qu’il vend viennent de la communauté et que les maigres bénéfices serviront à manger et à acheter peut être des médicaments. Si vous souhaitez faire un don, rapportez-vous à l’article « de l’art de faire un don » mais c’est pas la question ici.

Conseil n°5 : divisez ce prix maximum par 3 ou 4 (voire plus), c’est votre prix de départ
Cela correspond généralement à 1/20ème ou 1/10ème du prix proposé par le vendeur ! Pas de panique, votre prix proposé ne sera jamais plus délirant que celui qui vous a initialement proposé

Conseil n°6 : Posez des questions, les mêmes plusieurs fois et recouper les réponses pour faire plier (réduire le prix) logiquement votre adversaire (le vendeur). 
Exemple : « Ça c’est combien ?, et ça ?, et ça c’est plus cher ou moins cher que ça ?, ah ben si ça c’est moins cher que ça alors ça ça doit pas couter plus cher que ça, non ? »

Conseil n°7 : Utiliser les armes de l’adversaire contre lui 
Exemple avec la technique dite du « 50/50 et on en parle plus » (attention technique assez redoutable que l’adversaire utilise souvent avec succès sur les négociateurs novices) :
Pour l’achat d’une belle paire de chaussette en poil de chameau, votre adversaire souhaite 10 et vous proposez 4, la discussion semble se durcir et l’issue de la bataille s’éloigner. Votre adversaire vous prend alors pas surprise : « regarde, mon ami, tu proposes 4 et moi je veux 10, la différence entre nos 2 prix c’est 6, on partage la différence (soit 3), tu me payes 7 et on en parle plus ».
 Ça semble juste, ça à l’odeur du juste, ça goute le juste mais ça n’en est pas. Cela doit simplement vous permettre de reprendre la négociation à 4 pour vous et 7 pour lui.

Conseil n°8 : Prenez la porte de sortie et laisser le vendeur revenir vers vous
Un bon « faux départ » fait généralement gagner 10 à 20%. Remarque, s’il revient vers vous c’est que vous avez encore de la marge de manœuvre : il ne se déplacerait pas pour vous faire un prix « sortie d’usine »

Conseil n°9 : Négocier, négocier puis sortez l’argent qui correspond à votre dernier prix (sans  montrer que vous avez encore d’autres billets en poche que vous pourriez laisser) et proposer le à votre adversaire.
Le vendeur est cupide et avare (comme sa petite taille le laisse souvent paraitre), il ne résistera peut être pas à l’appât …

Conseil n°10 : Dédouanez-vous de tout sentiment de culpabilité
Votre adversaire essayera de vous faire plier à base d’arguments fallacieux. Dites vous toujours que si le vendeur accepte de descendre son prix, c’est qu’il gagne encore de l’argent. Le vendeur ne vend pas à perte : il est malin, avare, fourbe mais pas con.

Conseil n°11 : utiliser les conseils dans le bon ordre
Evitez en effet de sortir du magasin dès le premier prix annoncé puis de revenir  et de proposer directement l’argent correspondant au prix proposé par l’adversaire diviser par 3. Si ya des numéros aux conseils c’est pas pour rien ;-)


Phase III : L’achat (ou post négociation pour puristes)

Conseil n°12 : Félicitez votre adversaire pour le combat.
Une bonne négociation s’achève sur un accord commun, juste pour les 2 parties.  Une bonne négociation peut même se terminer autour d’une bière. A vous de voir si vous souhaitez negocier le prix de la biere ...

Conseil n°13 : Ne comparez plus jamais après l’achat, plus jamais ! (…même pas juste pour voir, jamais !)
Demander le prix d’un même article dans une autre boutique et se rendre compte que vous avez payez in fine 2 fois plus cher, ne fera que miner votre mental (si précieux pour votre prochaine négociation)



4 commentaires:

Anonyme a dit…

et je la technique de négociation marche aussi avec les parents ?
pourtant ce sont des adversaires redoutables

charles

Anonyme a dit…

bravo pour la négoç
même David et Bensimon n'auraient pas pu faire mieux
Célia est censée avoir du sang Phénicien, mais je me demande si le Lyonnais n'est pas plus dur en affaire. Je plains votre banquier à votre retour!

famous anonymous

Anonyme a dit…

... tout ça pour in fine que Célia donne plus que ce qu'a donné la négo... bah oui, le vendeur a des enfants, une mère malade, ... Balle orange, quand tu nous tiens !
Votre fidèle fan

Julie a dit…

On s'y croirait.. et surtout on croirait que vos négociations ont été un moment de sport intense.. c'est ça qui est bon en voyage..
Et surtout quand on croit avoir achever le vendeur et être un touriste radin, il accepte... ce qu'il veut dire qu'il est encore gagnant.. Trop fort les Castors...

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