Cette première découverte de l’Afrique n’a sans doute rien à voir avec l’expérience de certains volontaires, expats ou encore voyageurs moins itinérants qui ont décidé de séjourner plus longtemps dans un petit village Africain. Même si cette expérience me manque un peu avant de me lancer dans la prochaine étape du voyage j’ai quand même l’impression que nous avons saisi, participé et subi le pouls de ces 4 pays africains.
En effet, le fait d’expérimenter la vie de manière locale (prendre les minibus locaux, être entassé comme tout le monde, déjeuner des bananes sur le bord de la route, marcher avec notre sac sur le dos – d’accord on aurait du l’avoir sur la tête-, dormir en tente et voir des têtes ahuri de nous voir gonfler nos matelas tous les soirs, chercher des points d’eau pour remplir nos gourdes, faire notre lessive dans des petites bassines et frotter encore et encore – et encore on n’avait pas besoin de faire ca dans la rivière-, avoir un budget un peu serré dans quelques pays – même si notre budget reste très largement supérieur à celui des locaux, etc.) nous donne l’impression de nous rendre plus accessible et de faciliter au maximum les échanges avec des gens qui ne semblent pas toujours à l’aise à l’idée de cohabiter avec des blancs. J’ai aimé cette façon de voyager que j’expérimentais aussi un peu. J’ai aimé cette possibilité de se perdre dans des villages qui ne voient des étrangers que 1 ou 2 fois par mois, j’ai aimé l’authenticité des enfants qui criaient faisaient demi-tour ou pleuraient à notre vue, j’ai aimé les gens que l’on a pu rencontrer de tout horizon et de tout pays mais qui partageaient le plus souvent cette soif de découverte et ce respect pour la population et les paysages que nous traversions.
La contre partie est que j’ai maintenant du mal à me retrouver dans un 4x4 chic (meme si pour nous ça reste exceptionnel) pour traverser un village où des enfants jouent au foot pied nu avec des mottes de terre ou des ballons faits de sacs plastique mis en boule. Je trouve ca déplacé et encore plus quand nous étions dans un 4x4 fait pour les safaris mais bon ca aurait été dommage de louper les merveilles de la faune et de la flore que nous ont offert ces 4 pays !
-« En Afrique il n’y a rien à faire, rien à voir ! » Ca y est maintenant je suis révoltée quand j’entends quelqu’un dire ca ! ;-) Nous avons passés 3 petits mois à alterner entre bord de plage et montagne, à crapahuter dans des régions splendides, à se faire tout petit pour observer cette faune et cette flore majestueuse, à prendre en pleine face la grandeur des chutes victoria, à se faire une petite frayeur lors de nos face à face avec les hippos, les éléphants ou le fameux léopard, à lézarder sous des cocotiers avec les pieds qui trempent dans une eau pleine de poissons multicolores, à pratiquer moultes activités sportives avec les locaux (randonnée, tennis, golf, rafting, snorkeling, kayak, foot, netball, …), à enrichir notre culture etc.
Bref 3 mois de découverte avec des coups de cœur, quelques coups de gueule, quelques incompréhensions et quelques regrets :
Coup de cœur :
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Les randos superbes (éprouvantes mais superbe une fois en haut ;-) comme le Mont Meru, le Nykia plateau, le Mont Mulanje, la rando au bord du lac Malawi, etc.
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Nos rencontres avec les animaux sauvages à pied ou en 4*4
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Les lieux de campings improbables (surplombant l’eau, les plaines, les forets de pins, etc.)
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Les femmes qui chantent lors des trajets en bus
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Notre court trajet au Kenya en bus scolaire avec tous les enfants qui répondaient en cœur « yes …. No… »
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Les enfants de l’orphelinat qui m’ont appris leur chanson et choré « I wash the car… »
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Le rafting sur le Zambèze même si ça aurait été encore mieux avec des bateaux remplis de potes ;-)
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Le fait de ne plus avoir à négocier, se faire emmerder par des beachs boys, pouvoir se balader tranquillement n’importe où (la journée) au Malawi et en Zambie
Coup de gueule
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CASSEZ VOUS LES MOUSTIQUES (on avait la chance d’être en saison sèche donc avec peu de moustique, mais juste le fait de devoir se tartiner d’anti-moustique tout le temps, de dormir sous moustiquaire, de faire des check moustique tous les soirs sous la tente, de prendre sa malarone tous les jours ça pèse !)
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Trajet en bus normal : tout le monde lance les sacs plastiques vides (ou pleins) et ces détritus par la fenêtre, et laisse par terre sous ses pieds (enfin plutôt sous le siège du voisin) tout ce qu’il n’a plus envie de manger (os de poulet, mais, jus, gâteau, etc.)
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Toujours voir les femmes et les enfants porter des choses 3 fois plus lourdes qu’eux pendant que pas mal de mecs se la collent à la bière locale
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Le fait que le s’il vous plait et surtout le MERCI n’existe pas vraiment. Ca semble normal que tout le monde aide tout le monde même si finalement ca ne semble pas toujours être le cas tout le temps (personne ne va aider une mamie qui doit sortir ses 3 sacs qui se trouvent sur le toit du bus, etc.)
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Le matelas de micka qui nous a pourri quelques nuits sur la fin
Quelques regrets :
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Ne pas avoir réussi à trouver des cours de danse
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Ne pas être resté assez longtemps à un même endroit pour commencer à être intégré à la vie locale
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Ne pas être resté plus longtemps au Mont Mulanje
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Ne pas comprendre la langue locale pour suivre leur conversation (et surtout quand on entendait Mzungu dans la phrase ;-)
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Ne pas avoir fait ce voyage 100 ans plus tôt
Ce qui nous manque :
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Pouvoir se faire de la cuisine soi même
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Avoir quelques films sur notre ordi même si pour l’instant nous nous en sortons très bien avec la coinche et le free cell
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Ne pas être en France pour fêter les bonnes nouvelles avec vous (annonce de mariage, naissance, anniv, etc.)
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Un lit confortable
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La famille et la compagnie des gens qu’on aime
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Une tapette à baffes (pour Mika « pour les tr..s de ba.le qu’on rencontre »)
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Du frais (pour Mika aussi ;-) mais ça on devrait y avoir droit dans quelques jours !
Aller notre Bilan s’achève comme cette partie du voyage !
Maintenant il nous reste 6h de bus pour rejoindre la capitale, puis 2 jours d’avions pour faire Lusaka – Nairobi – Istanbul – Bishkek !
A très vite pour de nouvelles aventures avec l’ami Tom si l’on se trouve sur cette fameuse place centrale
Nous