On est arrivé au Malawi, on s’est posé dans un camping reculé et sympa (au bord de la falaise avec vue sur le lac) et qui a nécessité 3h de marche rude avec nos gros sacs à dos. Le camping possède certainement une des meilleures douches de notre voyage pour l’heure et des toilettes sèches surprenantes (du genre t’as l’impression d’être au milieu de tout le monde sans réels murs).
D’ici on a décidé de partir marcher 4 jours dans le Nikya National Park voisin. Pour cela (et étant donné que ce n’est pas du tout la route habituelle pour rejoindre ce parc) on s’est fait conseiller un guide / ranger (comprendre avec un fusil) qui devait au final comprendre seulement 50% de ce que l’on voulait dire (la faute à qui ?) et répondait « Yes » à tout le reste.
Le 1er jour nous avons traversé des villages reculés à la terre rouge vive, puis planté la tente à l’entrée du parc, appris la Macaréna à quelques enfants qui trainaient autour de notre camp de fortune, appris à faire cuire du riz au feu de bois à la façon Malawienne. Ce soir ce sera riz sans sauce et tomate sans sel (impossible de trouver de la sauce tomate, il n’y en a pas avant Mzuzu – 130 kms plus loin, on fera donc sans)
Le 2ème jour, c’est la grosse merde. On était censé arriver tranquillement sur le plateau du Nikya et commencer à faire demi tour, au lieu de ça, on s’est taper 7h de montée inintéressantes dans les herbes hautes (en Afrique, comprendre environ 3m de haut), à débroussailler sur notre passage et avec un manque d’eau à la clé. Paye ton guide qui sert à rien et qui en fait ne connait pas plus la région que toi. Vers 15h30, Mika se chauffe et dit au guide / ranger qui ne pensait à rien d’autre que de capter du réseau avec son téléphone en l’air, alors que nous étions plus ou moins perdu et sans eau : « What the fuck are you doing men ? » (comprendre « Cher guide, il me plairait de comprendre pourquoi je m’évertue à vous suivre alors que vous semblez être pour moi plus un danger qu’une aide ? »). Ça a débloqué la situation car on a trouvé de l’eau sous 4m d’herbes folles et installer ici le camp pour y passer la nuit. Nous sommes définitivement seul au monde dans cet endroit qui redevient idyllique une fois la question de l’eau réglée.
Le 3ème jour, nous sommes censé rentrer et nous demandons au guide s’il est possible de passer par un autre chemin que celui de l’aller (cf. c’est la grosse merde dans les herbes hautes). Réponse de ce dernier « Yes yes it’s possible, I know another path somewhere else ». Bon bah on tente le coup, il nous a déjà perdu une fois, pas 2 quand meme. Et ben si ! Au tour de célia de se chauffer après une heure de marche qu’on doit finalement rebrousser : « Ok Andrew, let’s go back with the same path than yesterday » Réponse « No madame, I know another path, on the plateau, the plateau, the plateau et then down ! » Réponse de célia chauffée « You lost us 2 times, you don’t know where we are, I don’t like to go down and up for nothing, so now we will just take the first path !” (comprendre “Dis donc, mon con, tu me les gave sévère là, maintenant tu la boucles et tu nous suis sans broncher, c’est clair ?”) « Yes madame ».
On est rentré en mode bulldozer avec le guide qui suivait péniblement le rythme à cause de son sac à dos qui partait en morceaux, ces chaussures trop grandes et son fusil trop lourd. Le soir nous n’arriverons pas à notre point de départ et dormirons donc devant la maison du guide (qui n’est pas un mauvais bougre) et aiderons ces enfants à dépieuter les maïs. On lui sert la main, le payons, on se débrouillera bien pour rentrer demain.
Le 4ème jour on termine (4h) de revenir de cet endroit magique (malgré les difficultés pour y arriver, la marche méritante pour rejoindre le plateau constitue une superbe rando) , nous prendrons juste le temps de laver les habits, de prendre un bon repas et une bonne douche chaude avant de reprendre le rythme de 6-8 heures de marche.
Le 5ème jour, on pars pour notre deuxième partie de randonnée (après le froid du Nikya, la chaleur de la cote pour faire plaisir à Célia) . Nous voila donc partit pour 100 kms de cote, mi flanc de montagne abrupte, mi bord de plage paradisiaque). Nous quittons notre camping de bord de falaise pour descendre tranquillement (ou pas) jusque des altitudes moins élevées. Le trajet inclus 10 km à faire en voiture ou nous venons d’établir un nouveau record du monde (24 personnes à l’arrière d’un pickup sans compter les sacs de bouffe sous nos pieds) et durant lequel Célia se met à pleurer (l’ambiance femmes qui chantent sous fond de paysages idylliques est trop forte) – paye ta gonzesse ! Nous dormirons dans un vieux camp à l’accueil agressif et à la nuit agitée (camion, gens, cochons, etc).
Le 6ème jour, on quitte le village de Mlowe - interruption d’écriture du post à cause d’un jeune chien fou qui vient finalement se poser comme une merde entre nous deux – pour rejoindre le village de Tchalo (aussi connu que Mlowe). 7 bonnes heures de marche en intégralité le long de la cote traversant d’innombrables villages, qui permet à la fois d’admirer la vue sur l’eau claire et douce du lac et les montagnes qui semblent plonger dans ce dernier. En revanche, nous n’avons désormais plus rien à manger, les fourmis et le soleil brulant se sont charger du reste de nos provisions.
Le 7ème jour, vite vite trouver de la nourriture (ça change par rapport à l’eau). On trouvera tant bien que mal des petits biscuits secs dégeux et du jus d’orange chimique à dissoudre. La rando ressemble fortement mais agréablement au jour précédent, sauf qu’étant de plus en plus éloigné de la civilisation, les rencontres avec la population locale deviennent de plus en plus longues (d’où venez vous ? ou aller vous ? Comment vous appeler vous ?) à chaque personne rencontrée, soit plus cocasses (enfants qui pleurent de panique, crient et font demi-tour en courant à notre vue). On finit par rejoindre le bien connu village de Ruarwe (prononcé rrrrouarrrrrllllwé) ou l’on y trouve un camp isolé et très agréable (pour venir, vous avez le choix entre 2 jours de marche de la dernière route carrossable ou 9 heures bien chaotiques de bateau – si on peut appeler ça un bateau – en venant de l’autre coté.
Le 8ème jour, on triche, on reste un journée à rien faire, à se peter le bide, à sauter dans l’eau, à nager avec les petits poissons bleus et à jouer au bao (jeu traditionnel d’afrique centrale de l’est)
Le 9ème jour, on quitte le camp et après une bonne marche, on rejoint péniblement la ville d’Ussisya (jamais vu une ville aussi étalée) et rejoingnons pour quelques heures l’habitation d’un vieil anglais complètement déjanté. Oui pour quelques heures seulement car le seul transport terrestre qui permet de rejoindre la civilisation est un camion qui part à 2 heures du mat. Bon le transport dans la benne d’un camion en pleine nuit et au fin fond du tr.. du c.l du malawi, c’est bien comme on pouvait l’imaginer : c’est mal organisé (bien qu’on nous ait étonnamment donné un reçu pour notre trajet) c’est sale, c’est pénible, ça pue (oui on transporte aussi le poisson par la meme occasion), c’est long, ça fait mal, c’est inconfortable, etc ! Mais bon ça valait bien le coup vu les jours précédents qu’on a eu la chance d’avoir. Nous voila donc maintenant revenu en VILLE dans la belle Mzuzu (prononcé m’zouzou) pour planifier notre prochaine excursion.
3 commentaires:
ça se sent jusqu'à Beyrouth.......
Le coup du pick up : c'est le genre de souvenirs ineffables qui marquent toute une vie...
Vous êtes un peu des oufs quand même, rien à ajouter ...!
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